Evry-Courcouronnes : la cérémonie de la journée des droits des Femmes
« La journée du 8 mars a encore des années devant elle ». Le mercredi 6 mars, M. Touzet et Laure Lepailleur vice-présidents du conseil départemental de l’Essonne ont présidé la cérémonie qui rendait hommage aux femmes, deux jours avant le début de la journée des droits des Femmes.
L’évènement s’est déroulé à l’hôtel du département de l’Essonne et a réuni une soixantaine de personnes. Afin de promouvoir la pratique sportive féminine et l’égalité femme-homme, les athlètes essonniennes étaient placées au centre d’un petit court-métrage introductif présentant les nombreux sports féminins exercés dans le département (moto, baseball, natation, boxe, football, rugby…). La journée, comme l’a rappelé M. Touzet, fait partie d’une globalité, car « le combat ne dure pas qu’un jour, c’est toute l’année ». Il a remercié le soutien financier du département et de la CAF et celui des six associations de la région. Il a ensuite tenu à rappeller l’appel à projet dans le cadre de l’égalité et l’équité entre les hommes et les femmes, qui est à l’origine de 26 projets proposés par 14 collèges.
Laure Lepailleur ancienne sportive de haut niveau et footballeuse du club féminin et essonnien de Juvisy a poursuivi la conférence. Suite à sa retraite sportive et munie de son expérience professionnelle, elle a décidé de travailler pour le département en se concentrant sur le « développement du sport dans l’Essonne ». Elle a aussi choisi le rôle d’ambassadrice du sport, partagé par vingt autres sportives et sportifs. Pour elle, le sport est « un outil pédagogique qui permet d’aborder les principales thématiques de société ». Elle se sent extrêmement « impliquée dans le développement du sport régional. Elle participera à l’évènement de l’été, la coupe du monde féminine qui se déroulera en France et au lancement de l’évènement « l’Essonne fait sa coupe du monde ». Le département est une institution dans le football féminin qui est représenté par le Juvisy-Paris FC et le Fleury-Mérogis, deux équipes comptant de nombreuses joueuses sélectionnées en équipe nationale. L’évènement se déroulera du 7 juin au 7 juillet sur 7 sites différents répartis dans la région. Des ateliers animeront les lieux afin de changer les mœurs, supprimer les préjugés et de promouvoir plus de mixité. Plus de 1200 volontaires dont 300 jeunes essonniens sont attendus. « C’est un virage bleu aux couleurs de l’Essonne » pour Laure Lepailleur double championne de France avec l’Olympique Lyonnais (2007 et 2008). Elle a ensuite tenu à rappeler très brièvement son parcours et la principale difficulté qu’elle a rencontrée en tant que joueuse : « Pas facile de se faire sa place dans le football, qui est un sport genré et difficile quand on est une femme ».
La sensibilisation par le théâtre :
Une pièce de théâtre interactive, participative et très originale était au centre de l’évènement. Le spectacle s’est déroulé avec l’objectif d’être pédagogique. Dans un but amélioratif, de nombreuses analyses et simulations de situations présentaient le quotidien des femmes et la lutte contre les discriminations et le sexisme.
Les mises en scène donnaient l’opportunité au public d’intervenir en interagissant avec les acteurs par le biais d’improvisations sur scène. La pièce de théâtre a exposé de nombreux préjugés sur le sport féminin. Les stéréotypes, renvoyant souvent les femmes vers la danse, le curling (à cause du balai) ou au handball sont nombreux :« le football est un sport exclusivement masculin », « ça déféminise les jeunes filles », « ce n’est pas fait pour les filles », « demande à ton père », « la danse, c’est mieux pour les filles », « peu de femmes veulent faire du sport » …
Grâce au spectacle, des solutions et des axes d’amélioration ont été proposés pour améliorer le développement de la pratique féminine : « Résoudre le manque de représentativité dans les hautes fonctions du sport », « instaurer un classement par poids/taille (comme la boxe) et non par genre », « intensifier le développement du sport féminin dès le plus bas niveau » afin de créer un déclencheur capable de donner l’envie aux filles de pratiquer, « présenter le sport comme un moyen d’épanouissement et non, comme un débouché professionnel », « mieux sensibiliser les familles avec la découverte des structures et de l’encadrement ». Un défi qui s’annonce de taille pour le département, qui recherche toujours plus de solutions.
Thomas Faigel
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