Latitude 91

crédit photo: Thierry Renault / Photograph91

Sur l’ancienne base aérienne 217 de Brétigny-Sur-Orge et du Plessis-Pâté se trouve désormais la ferme de l’Envol. Ce projet, géré par plusieurs entités s’inspire de la permaculture et participe à une transition agricole et alimentaire dans l’Essonne. 

L’ancienne base militaire située sur Brétigny-Sur-Orge et le Plessis-Pâté est désormais en pleine reconversion. Sur les 300 hectares que représente cette dernière, plusieurs projets d’aménagement et de  développement économique sont lancés. Ainsi, une zone de 75 hectares exclusivement dédiée à l’agriculture a vu le jour : la ferme de l’Envol. Plusieurs acteurs sont mobilisés pour mener à bien ce projet. Les collectivités locales, collectifs d’agriculteurs, les associations Groupe SOS et Fermes d’avenir, des acteurs de la recherche, des start-up..

La volonté d’une transition écologique

Le projet Sésame s’articule autour de celui de la Ferme de l’Envol. Ce dernier vise à développer une alimentation bio de qualité, produite localement et accessible à tous. Pour ce faire, la volonté est de produire respectueusement vis-à-vis des ressources naturelles et des agriculteurs. « On a une dizaine d’hectares de légumes, que ce soit du maraîchage sous serre non chauffé, ou des légumes de pleins champs » explique Paul Charlent, co-fondateur de la start-up Alancienne.  «Nous allons accueillir un paysan boulanger qui pourra faire des céréales et les transformer directement en pain sur la ferme. La paille des céréales servira à nourrir les animaux, qui feront  du fumier. Ce dernier va être utilisé pour nourrir la terre des légumes ». 

La ferme, se situant à proximité d’Amazon de Brétigny-sur-Orge, tente également de tirer profit de cette situation. « Nous essayons de récupérer leurs eaux de pluie tombant sur leur hangar pour pouvoir alimenter notre bassin de rétention d’eau. Néanmoins, c’est assez compliqué techniquement ». 

La plupart des fermes dépendent aujourd’hui d’imports extérieurs tels que les produits phytosanitaires, l’engrais, etc. La méthode de la ferme de l’Envol « permet une autonomie de la ferme, une dépendance moindre aux énergies fossiles ». Cela « permet aussi d’avoir de bons produits sans pesticides, qui permettent de préserver les écosystèmes naturels ». La ferme de l’Envol réussit à sortir des légumes depuis un 1 an. «Ils sont distribués sur tout Paris, sur une bonne partie de l’Île de France. Mais également dans les restaurants, chez de grands chefs étoilés qui travaillent ces légumes dans leurs établissements ». Pour la ferme de l’envol et Alancienne « le but est de promouvoir l’agroécologie, qu’elle soit la plus accessible possible pour enclencher une transition écologique. »

Redonner le pouvoir aux agriculteurs 

Le secteur de l’agriculture est compliqué, et les revenus sont très inégaux. En moyenne, un agriculteur travaille 55 heures par semaine. Néanmoins, près de 30 % des agriculteurs ne peuvent se verser de salaire à la fin du mois. De plus, « Près d’un tiers gagnent en moyenne 350 € par mois » explique Paul Charlent, qui déplore « une guerre des prix pratiqués pendant des années par la grande distribution ».

Pour le co-fondateur d’Alancienne, « Les agriculteurs ne vivent plus décemment de leur métier. 54 % des exploitations sont dépendantes de la PAC, l’aide européenne qui vient donc de nos impôts. Nous sommes dans un marché qui n’est pas rentable ». Afin d’inverser cette tendance, certains axes sont primordiaux.  «Dans un premier temps, nous voulons redonner le pouvoir aux agriculteurs de fixer leurs prix. Mais également le pouvoir d’essayer des techniques agroécologique ou agronomique, sans avoir peur de rater telle ou telle parcelle. » Une meilleure rémunération des agriculteurs leur permettrait de dégager le temps et l’argent nécessaires pour « enclencher un rouleau compresseur vertueux de l’écologie » explique Paul Charlent. 

Une ferme à financer

Pour le moment, le département et la région communiquent peu avec la ferme de l’Envol, concernant d’éventuelles subventions. Compte tenu de la localisation de la ferme, « nous avons des problématiques inhérentes au fait que ce soit une ancienne base militaire ». 

Une situation dommage qui n’en est pas moins un frein. « L’idée est de construire un projet qui puisse s’inscrire dans un système économique réel, qui puisse fonctionner sans les subventions » explique Paul Charlent. « Les collectivités ultra locales nous aident énormément. Elles ont mis de l’argent au capital de la société coopérative, participent à des missions stratégiques, elles nous aident sur toutes les démarches administratives donc ça c’est merveilleux » .

L’exemple « Alancienne »

Véritable partenaire de la ferme de l’Envol, la start-up française Alancienne participe au développement de la ferme. Basée sur Paris depuis près de 5 ans, l’entreprise s’étend également autour de Lyon depuis 1 an et demi. « On livre des produits ultra-frais et agro-écologique en direct avec des producteurs locaux et durables. Les produits sont cueillis le matin et livrés chez les gens le soir même » . Sur leur site internet, fruits et légumes, viandes, produits laitiers, produits d’épicerie, pains, œufs… « Les gens commandent ce qu’ils veulent quand ils veulent. Il n’y a pas d’abonnement, pas d’inscription, pas de panier bloqué, tout est à la demande. » Livré en scooter électrique dans un packaging recyclé, la start-up propose un service de livraison sur des créneaux de 2 h. « Nous livrons également le soir jusqu’à 22 h pour les gens qui travaillent tard » précise Paul Charlent. 

2 Responses

  1. Juste que la photo en en tête n’est pas comme l’indique le crédit photo de Paul Charlent mais de moi-même Thierry Renault / photograph91 et qu’il serait correct de citer les bons auteurs.
    Sinon le concept est génial.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *