Luzio Mas : « Quand j’écris c’est un exutoire »
Depuis 6 ans maintenant, Antoine Masliah aka « Luzio Mas », pose ses seizes un peu partout à travers l’Ile-de-France. Il y a quelques jours, le rappeur sortait son dernier son intitulé Inhaler, un morceau mêlant pop et rap.
Tu es à la fois guitariste, rappeur, et même chanteur depuis peu, ce goût pour la musique ça a commencé quand chez toi ?
Alors moi j’ai commencé la guitare à l’âge de 12 ans. J’en ai 24 aujourd’hui donc ça fait la moitié de ma vie que j’en fait. J’ai intégré un groupe de musique en 2008 – Insanes – qui m’a davantage impliqué dans le monde de la musique. Dès lors, je me suis mis à la basse et la batterie. Puis à l’âge de 18 ans, j’ai commencé à rapper. Ce n’est que récemment que je me suis mis au chant.
C’est quoi tes inspirations musicales ?
Au début, j’écoutais des groupes de rock. Ça va de Led Zeplin à ACDC jusqu’à Metallica etc…Puis évidemment, je me suis ouvert à d’autres styles musicaux. La funk, le blues avec Eric Clapton entre autres. Et là aujourd’hui j’écoute à fond du rap, notamment le rap français. Donc pour répondre à ta question, ce qui m’influence aujourd’hui c’est des rappeurs français, des artistes de la variété française tels que Roméo Elvis, Lomepal ou encore 13 Blocks. Sinon en ce moment j’écoute l’album de Nekfeu, qui est ouf d’ailleurs. J’écoute tout ce qui se fait dans le rap français, j’suis vraiment pas difficile. (rires)
D’ailleurs, t’es plutôt rap français ou rap US ?
J’suis plus rap français, clairement. Déjà parce que je comprends les paroles tout simplement [rire] et j’adore les assonances et les multi-syllabiques qu’il y a dans la langue française. Les punchlines qui donnent du sens quoi.
Tu fais partie depuis un moment d’un groupe, « Insanes » puis maintenant « Winot », vous vous considérez comme un groupe rap/pop ou simplement de rap ?
Ouais c’est exactement ça. Nous on se considère plus précisément comme un groupe pop-rock/hip hop. Le coté pop/rock c’est venu avec la batterie, la basse et guitare. Et moi derrière au mic, je vais utiliser la prod avec un délire rap mais il y a toujours ce coté rock qui reste tu vois. Je ne peux pas te dire que je fais que du chant et que du rap. C’est un mix des deux.
« Je me suis rendu compte que j’imitais des rappeurs avant »
T’as choisi de faire un mix des deux quoi ?
À fond carrément ! En fait au début je commençais à rapper, en mode rap dur, du rap freestyle tu vois. Après j’ai inséré progressivement des mélodies en m’inspirant de tout ce qu’il se faisait. Puis un jour j’ai trouvé ma patte et mon style vocal également. Je me suis rendu compte que j’imitais des rappeurs avant. Genre Nekfeu, Jazzy Bazz, ces gars de l’Entourage. Finalement, aujourd’hui ça me sert encore ces influences mais j’suis complètement détaché de ça. Maintenant, ce qui sort naturellement c’est mon style.
Vous vous êtes souvent représenté dans l’Essonne (Yerres, Brunoy, Montgeron…) et dans tout Paris. Tu sens une différence entre le public banlieusard et le public parisien ?
Oui carrément, il y a vraiment une différence entre les publics. Sur Paris, on a fait des scènes avec un public jeune, un public que nous-même on ramenait. Tu vois on faisait des reprises de Lomepal, Roméo Elvis. L’autre fois j’ai fait un concert sur le parvis de Yerres, il y avait de tout, des jeunes, des moins jeunes, des vieux. Dans le 91, c’est plus à la bonne franquette parce que c’est des gens qu’on connaît.
T’as une préférence du coup ?
Moi j’ai bien aimé jouer devant un public qui connaît et qui apprécie notre style musical. D’ailleurs, on a eu des retours de personnes qui ont bien accroché alors qu’en temps normal ils n’écoutent pas du tout ce genre de musique. Et ça je pense c’est dû à notre style éclectique.
Depuis peu, tu t’es mis au chant alors qu’avant tu « kickais » exclusivement. C’est pas un peu dans l’air du temps avec les Lomepal et Roméo Elvis qui aiment mêler rap et chant ?
En vrai on les cite car ce sont les plus connus, mais ils sont beaucoup à le faire. Par exemple t’as le rappeur québécois Loud qui met beaucoup de chant de ce qu’il fait. Maintenant le terme rappeur même ça existe plus tellement. Tout le monde met de la mélodie. Aujourd’hui, t’as soit le style Niska, Koba LaD etc…et comme je te le dis le style Lomepal, Roméo Elvis qui est carrément dans l’air du temps, ça se faisait pas auparavant. Le terme rap ça veut plus rien dire, c’est devenu tellement large. Le dernier album de Lomepal, « Jeannine », c’est pas un album de rap, c’est plus de la variété française.
Ton actualité du moment c’est ton nouveau single intitulé Inhaler, de quoi ça parle ?
C’est une chanson que j’ai composé avec mon pote Tristan, Stanyf sous son nom de scène, et c’est lui qui a fait l’instrumental du son. Sinon le son il parle de s’évader, il est carrément centré sur moi, sur ma vie. Ça parle de réussir à s’évader avec toute cette pression sociale environnante. C’est de rester un penseur libre en quelque sorte et de ne pas se conformer au moule que la société nous impose.
Pourquoi cette volonté de vouloir faire un projet « solo », tu souhaites explorer de nouveaux horizons ?
Ouais carrément, ça me permet de m’ouvrir musicalement car pour moi l’écriture c’est vraiment un exutoire. Mon but premier c’est de poser des mots sur mes émotions et du coup de chanter quelque chose d’introspectif. Une musique centrée sur moi, sur ma vision de la vie tout en essayant d’être objectif pour que ça puisse toucher un maximum de personnes bien sûr.
Propos recueillis par Emmanuel PIERRE
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