« Parlons d’Afrique » : une rencontre avec les diasporas africaines à l’Elysée

Publié par Lat91 WebMaster le

Ce jeudi 11 juillet, le président français Emmanuel Macron a invité son homologue ghanéen, Nana Akufo-Addo et quelque 400 membres de la diaspora africaine à l’Elysée. La volonté derrière cette démarche politique est de continuer d’entretenir la relation franco-africaine.

Le moment était symbolique et très attendu. Un an et demi après le discours du président français à Ouagadougou devant un parterre de quelque 800 étudiants, Emmanuel Macron a su déployer ses talents d’orateur afin de poursuivre les axes de la relation qu’il souhaite entretenir avec « un continent où se joue une partie de notre avenir commun ». Sur une idée du Conseil présidentiel pour l’Afrique, mis en place par le président Macron au début de son quinquennat, cette rencontre avec les diasporas africaines a rassemblé plus de 400 personnalités, étudiants, entrepreneurs, journalistes, tous préoccupés et concernés par le futur des relations franco-africaines.

« La France a une part d’Afrique en elle »

Si la France souhaite davantage partager avec le peuple africain, que cela soit économiquement, culturellement et même sportivement, il faut avant tout repenser la stratégie mise en place depuis tant d’années avec le continent africain. C’est la volonté du président Macron, et ce depuis le début de son quinquennat, soit, celle d’ouvrir une nouvelle page et de poser un nouveau regard sur l’Afrique avec cette diaspora présente en nombre sur le sol français. « Il faut une conversion du regard réciproque et les diasporas ont un rôle essentiel. Nos diasporas sont un formidable levier afin de repenser différemment à cette nouvelle stratégie. Elles ont les codes, les accès et sont les meilleurs ambassadeurs pour ce projet » s’est empressé d’annoncer en début de conférence le chef de l’État français. Et pour cause, le potentiel de la population d’origine africaine a trop longtemps été négligé en France, l’apport financier des diasporas n’est plus à démontrer. En constante augmentation, les flux financiers qu’elles envoient vers l’Afrique représentent en moyenne 70 milliards d’euros par an. Même son de cloche chez le président Nana Akufo-Addo, avocat de formation et francophile, celui-ci pose également un regard positif sur la puissance de cette diaspora africaine implantée partout dans le monde et appelle au réveil des consciences. « Une Afrique qui réussit élève le statut de tous les citoyens du monde d’origine africaine et améliore la façon dont vous êtes perçus, dont on vous regarde. Notre principale tâche c’est de transformer notre continent […] il faut qu’on arrête de penser que le père Noël va venir pour développer notre continent. Il n’y a que nous qui pouvons développer le continent, il n’y a pas de père Noël », a-t-il tonné en souhaitant impliquer les diasporas « dans le développement du continent ».

« Cette avant-garde que vous êtes, j’en ai besoin pour réussir » Emmanuel Macron

 

Après les discours des deux présidents, quelques invités ont pu à tour de rôle poser leur question

Durant cet échange de plus de deux heures, il en est ressorti plusieurs axes inquiétants qui méritent une réflexion profonde : l’octroi de visa longue durée pour les étudiants africains diplômés en France, l’augmentation des frais universitaires pour les élèves étrangers, la « fuite des cerveaux » vers le continent africain, le plafond de verre professionnel lié à la discrimination ou encore la thématique de l’immigration dans le débat national, sont autant de sujets qui ont été abordés et discuter entre les présidents français et ghanéen et une bonne partie des invitées conviés à cette rencontre au sommet.

Montrer le chemin à travers l’exemple de la réussite

Des personnalités d’origines africaines et bien connues du paysage français étaient présents dans la salle du Palais de l’Elysée comme les artistes Abd Al-Malik et Singuila, le champion du monde de football Lilian Thuram, l’animatrice Hapsatou Sy, le créateur de mode Youssouf Fofana ou encore le meilleur sommelier de France, le Franco-Congolais Albert Malongo Ngimbi. Si ces invités étaient conviés lors de cette conférence « Parlons d’Afrique » ce n’est pas un hasard, bien au contraire. L’un des mots d’ordre du président français a été celui de l’exemplarité. « Moi je crois très profondément au « rôle modèle » […] montrer qu’il y a des réussites Républicaines parmi les élus, parmi les membres de la haute administration ou dans l’entreprenariat qui montrent que c’est possible ». Un discours engagé du président Macron qui envoie ici un message plein d’optimisme à la diaspora africaine, et pousse à suivre tous ces exemples comme modèle. « Cette avant-garde que vous êtes j’en ai besoin pour réussir ». Si cette conférence fût un élan d’optimisme et d’espoir dans cette lutte du changement et d’une conversion des regards vers une consolidation certaine de la relation franco-africaine, celui-ci n’est qu’un long processus qui devrait se poursuivre avec la saison « Africa 2020 »  et notamment le sommet Afrique-France en juin à Bordeaux puis la saison culturelle africaine de juin à décembre 2020.

Emmanuel PIERRE

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